La cérémonie d'hommage officielle à Nelson Mandela, décédé le 5 décembre, se déroule aujourd'hui à 11 heures au stade Soccer City à Johannesburg. Alors que se déroule la « Saison sud-africaine en France », qui a réuni près 800 artistes à travers 200 manifestations de mai à décembre, le monde de l'art salue l'influence de l'arrivée au pouvoir de Nelson Mandela sur la scène sud-africaine. La fin de l'apartheid s'est accompagnée d'un foisonnement culturel exceptionnel dans le pays. « Il y a eu un extraordinaire appel d'air, après l'autarcie dans laquelle était plongée le pays », estime Laurent Clavel, commissaire de la « Saison sud-africaine en France ». Certains artistes présents dans l'Hexagone à l'occasion de cette dernière manifestation soulignent l'importance de son action. Ainsi de la chorégraphe Robyn Orlin qui a connu l'apartheid ou de l'actrice Lindiwe Matshikiza qui interprète la fille de Nelson Mandela dans le film Un long chemin vers la liberté de Justin Chadwick, actuellement en salles. La comédienne qui est rentrée en Afrique du Sud avec ses parents à l'âge de 8 ans en 1991, l'année de l'abolition de l'apartheid, estime devoir beaucoup à l'éducation que lui a donnée la jeune « Nation arc-en-ciel ». Laurent Clavel rappelle que les artistes ont d'ailleurs beaucoup contribué à cette lutte, et cite certains lieux d'avant-garde comme le Market Theater de Johannesburg ouvert à tous en dépit de l'interdit. Toutefois, certains artistes comme Brett Bailey, qui a été programmé en novembre au Centquatre, à Paris, jugent très sévèrement l'état actuel de l'Afrique du Sud, pointant la détérioration de l'éducation, le peu de transformation économique et la corruption généralisée qui s'est instaurée dans le pays. « Il y a 20 ans, nous avions Mandela. Il n'y a pas de figure aujourd'hui pour mettre une nouvelle vision sur la table », constate-t-il.