Dans le contrat de gouvernement de coalition présenté hier à Berlin, les autorités allemandes ont reconnu leurs erreurs dans la gestion de l'affaire des oeuvres retrouvées chez Cornelius Gurlitt, notamment en ce qui concerne la recherche des ayants droit. Par ailleurs, Winfried Bausback, ministre de la Justice du land de Bavière, a indiqué devant le parlement régional que son ministère avait été alerté dès novembre 2011 d'une potentielle découverte d'oeuvres d'art confisquées par les nazis, c'est-à-dire deux ans avant que l'hebdomadaire allemand Focus ne dévoile la perquisition menée par les douanes en février 2012. « L'aspect potentiellement explosif de cette découverte concerne la question de l'origine des oeuvres (...) L'État fédéral et les lands auraient dû, plus tôt, atteler plus d'experts à cette recherche », a concédé Winfried Bausback. Les autorités allemandes ont indiqué vouloir renforcer les moyens pour mener à bien la recherche des ayants droit victimes de spoliations par les nazis, mais sans donner plus de précisions. Toujours selon Winfried Bausback, il reste à éclaircir l'origine de 977 oeuvres parmi celles retrouvées à Munich. 384 d'entre elles, considérées par les nazis comme de « l'art dégénéré », auraient été saisies dans les musées allemands et 593 pourraient avoir appartenu à des victimes de spoliations sous le IIIe Reich. Quelque 300 oeuvres appartiendraient par ailleurs de plein droit à Cornelius Gurlitt.