Ces visages ne vous quittent pas. Comme ceux d'amis lointains qui se seraient confiés soudain à vous, d'inconnus qui offrent leurs secrets. Quelques minutes passées avec eux suffisent : on pense les connaître. Telle est la force du regard de Rineke Dijkstra : ses portraits photographiques saisissent les identités dans leur quête comme dans leur trouble, provoquant un sentiment de déconcertante intimité avec ces anonymes. Frontaux sans être catégoriques, doux malgré la rutilance du flash, ils restituent les doutes adolescents, le bonheur confus des jeunes mamans, l'égarement des toreros tout juste sortis de l'arène. Dans sa rétrospective proposée par le musée Guggenheim de New York, la photographe néerlandaise donne à redécouvrir la…