Le remeublement des grandes demeures françaises est un chapitre brûlant, un sujet à controverses. Qui est légitime pour conserver les meubles et objets d'art ? Les musées qui en sont dépositaires depuis la Révolution française ou les monuments historiques qui les ont abrités ? « Le clivage entre châteaux et musées est moins vif depuis quelques années. Le Mobilier national a donné le ton en initiant des accords de dépôts. Cet enjeu qui correspond à la mauvaise compréhension de ce qu'est un château-musée, recouvre également le clivage entre tourisme et culture », explique Thierry Crépin-Leblond, directeur du musée national de la Renaissance-château d'Écouen. « Nous recherchons la complémentarité, estime Jean-Luc Martinez, président-directeur du musée du Louvre. L'objectif des dépôts est de faire un point scientifique sur les collections nationales et leur dispersion. Nous travaillons pour la compréhension du patrimoine par le public ». Le souci du public est également l'argument du Mobilier national, dépositaire de 100 000 oeuvres héritées du Garde-meuble de la Couronne. « Ce patrimoine ne doit pas rester…