Il peut agacer lorsqu'il joue les matamores, qu'il s'irrite d'une question inopportune ou d'un article peu flatteur. On peut ne pas goûter ses artistes baroques ou Kawaï, ses premiers de cordées du marché le plus spéculatif. Malgré tout, le galeriste parisien Emmanuel Perrotin bluffe par sa trajectoire. Il aurait pu n'être qu'une météorite, un jeune coq auquel la vie rabat vite le caquet. Force est de tirer son chapeau devant cette longévité : 25 ans, sans couacs ni casseroles. 25 ans, où il a gravi les échelons quatre à quatre. Le jeune assistant de la galerie Charles Cartwright est devenu un professionnel qui tutoie les plus grands. La mairie de Lille lui a proposé de fêter son anniversaire en lui offrant les 6 000 m2 du Tripostal. L'invite fait d'abord tiquer. Est-ce bien le rôle des élus de promouvoir la carrière d'un galeriste qui, avec les espaces qu'il possède à Paris, New York et Hongkong, dispose de suffisamment de mètres carrés pour fêter dignement - et…