Des dessins, par dizaines, par centaines, des peintures aussi, faites avec les doigts. Le trait est haché, halluciné, surchargeant l'espace, s'emparant des marges, saturant les motifs. Ponctuellement, la couleur fait son apparition, magnifiant l'urgence absolue qui semble présider à ces oeuvres. Cela, on le doit à Louis Soutter (1871-1942). L'artiste suisse a eu une histoire tragique, a bénéficié de soutiens célèbres, tandis que le marché n'hésite pas à offrir quelques centaines de milliers d'euros pour certaines peintures. Mais, le grand public connaît peu cet artiste. Hormis une rétrospective au Kunstmuseum de Bâle en 2002, les expositions récentes sont passées relativement inaperçues. Certes, les grandes institutions le présentent régulièrement dans les accrochages permanents. Mais sans doute faut-il en…