Connu pour son interventionnisme dans les sociétés dont son fonds Third Point détient des parts importantes, Daniel Loeb a remis mercredi 2 octobre une lettre ouverte aux autorités boursières américaines, où il critique vertement la gestion de Sotheby's. Fort des 9,3 % de part qu'il a avoué désormais posséder, ce qui en fait le premier actionnaire, Loeb reproche à l'actuel PDG de la société, William Ruprecht, à la fois des dépenses excessives et de s'être laissé distancer Christie's. Si les résultats de Sotheby's Monde sont solides, la firme arrive, avec un total d'adjudication de 2,5 milliards de dollars, derrière Christie's au premier semestre cette année (2,9 milliards de dollars). C'est la question des marges dégagées par Sotheby's, devenues étroites comme pour son concurrent, à cause des facilités accordées aux vendeurs et des dépenses liées au développement international, qui semble préoccuper Daniel Loeb. Elles impactent directement la part distribuée aux actionnaires. Sotheby's a répondu en soulignant que le cours de l'action avait progressé de 45 % depuis le début de l'année. Dans des extraits de son courrier disponibles sur le blog du Wall Street Journal, Daniel Loeb estime que le salaire total de 6,3 millions de dollars, primes incluses, versé en 2012 à William Ruprecht n'est pas justifié. Il recommande aussi à la société de se concentrer sur l'art moderne et contemporain « où se trouve le plus grand potentiel de croissance », un secteur touchant, selon lui, le plus vite de nouveaux collectionneurs. La démarche de Daniel Loeb intervient à quelques jours des grandes ventes d'automne d'art moderne et contemporain de Londres.