Les bons sentiments ne produisent pas de bonnes oeuvres. Amère démonstration à la Biennale d'Istanbul. Celle-ci a ouvert ses portes le 14 septembre dans un contexte tendu, alors que les manifestations anti-gouvernementales ont repris depuis une semaine en Turquie. Intitulée « Mom am I a Barbarian ? », la Biennale s'est naturellement appropriée l'un des sujets agitant la société civile, l'urbanisation outrancière. Avec en substance une question cruciale : quel est le pouvoir de l'art face aux diktats politiques ?
Le décor est d'emblée planté sur le site principal, Antrepo n°3. Qui de la force ou de l'intellect prend le dessus dans ce mur vacillant de briques de Jorge Méndez Blake, qui semble chanceler sur sa pierre cardinale, le Château de Kafka ? La balance hésite à pencher d'un côté ou de l'autre. Très vite, les événements du parc Gezi s'invitent à travers les dessins et carnets de notes de Christoph Schäfer distillant…