L'exposition « Télémaque » organisée par la galerie Louis Carré & Cie, à Paris, coïncide avec les vingt ans de collaboration entre l'artiste et son marchand. Patrick Bongers et Hervé Télémaque nous expliquent le secret de la longévité de leur partenariat.
R. A. Comment avez-vous été amenés à travailler ensemble ?
H. T. Patrick est venu voir l'une de mes expositions chez Jacqueline Moussion. Il m'a dit qu'il voulait acheter une oeuvre, mais que c'était à moi de la choisir. C'était un acte de confiance.
P. B. [Le collectionneur] Henri Griffon a aussi été très important dans notre relation. À l'époque, on disait que pour exposer à la galerie Louis Carré, il fallait avoir un pied dans la tombe. J'achetais des artistes contemporains, je pensais qu'il fallait faire évoluer la galerie, mettre ses possibilités financières au service des artistes vivants.
H. T. Un jour, j'ai demandé à Patrick de travailler avec lui. Je quittais la galerie Jacqueline Moussion, je voulais quelque chose de plus reposant. J'avais une analyse très cynique du marché parisien, je venais de chez Mathias Fels, qui connaissait la problématique du conservatisme français gratiné. En arrivant de New York, en 1963, j'ai vu chez Louis Carré une exposition…