Ne vous fiez pas à la campagne d'affichage de la nouvelle édition de la Biennale de Lyon, imaginée par l'artiste Roe Ethridge. Les images évoquent des galopins régressifs tendance bubble-gum, ou des sales gosses bagarreurs, l'oeil au beurre noir. Pourtant, la majorité des jeunes créateurs réunis par le commissaire Gunnar Kvaran ne sont pas des enfants terribles et chahuteurs. Sérieux, charpentés et articulés, ils n'ont rien non plus d'adolescents attardés, malgré les doutes et un certain mal-être que suggère le débordement de représentations phalliques.
Ces artistes ne sont pas adeptes du bidouillage. Ed Atkins ou Tabor Robak maîtrisent les nouvelles technologies, tandis que Karl Haendel excelle dans le dessin. Antoine Catala utilise aussi bien du numérique que de simples trucages pour créer le mirage d'une île. S'ils biberonnent aux réseaux sociaux, comme Ryan Trecartin et Lizzie Fitch, ils n'en sont pas entièrement dupes. « Je ne me reconnais pas dans ce monde où on doit se montrer d'emblée séduisant, où…