Y aurait-il une guerre des biennales d'art contemporain ? Le postulat peut sembler excessif. Pourtant les troupes semblent en ordre de marche, prêtes à se livrer la bataille artistico-médiatique entre septembre et octobre. Pas moins d'une dizaine de biennales vont se donner le change, de Lyon à Singapour en passant par Istanbul, Moscou et Thessalonique. « Je ne parlerais pas de guerre, modère Joseph Backstein, directeur de la Biennale de Moscou. La seule chose, c'est qu'on doit se mettre d'accord sur les dates d'ouverture et partager l'information sur le concept de chacune des biennale, sa composition, etc. » Une concertation difficile à assurer en amont tant les curateurs gardent jalousement leurs listes d'artistes, souvent dévoilées à peine un mois avant les manifestations. Abdellah Karroum, directeur du Mathaf à Doha (Qatar), et commissaire de la dernière biennale de Cotonou (Bénin), tempère aussi cette idée de rivalité. « Les artistes et intellectuels bénéficient des événements pour amplifier les possibilités de rencontres transnationales, insiste-t-il. Il s'agit plutôt de rassemblement et pas de guerre ». Marieke van Hal, directrice de la Biennial Foundation, estime pour sa part que « les organisateurs de biennales se parlent de plus en plus, et cherchent davantage à s'appuyer les…