Peu d'expositions auront été aussi commentées avant leur vernissage. Pourquoi « Les aventures de la vérité », qui ouvre ce soir, vendredi, à la Fondation Maeght à Saint-Paul de Vence, fait-elle tant de vagues ? Parce qu'elle est réalisée par l'omniprésent philosophe Bernard-Henri Lévy (BHL), qui, après s'être emparé du terrain éditorial, politique et cathodique, accoste le champ artistique. Le landernau l'attend au tournant depuis la publication en mai dernier du livre expliquant ses intentions d'auteur-commissaire. Un ouvrage agaçant dès qu'il vire au name dropping du carnet de bal, savoureux quand il dézingue en règle une collectionneuse émérite, instructif lorsqu'il décortique les relations frictionnelles entre la peinture et la philosophie, parfois désarmant de candeur.
Restait une question nodale : comment le philosophe prompt à mettre la pensée en acte allait-il la mettre en forme ? L'exercice auquel se prête BHL à la Fondation Maeght est des plus délicats. Car une démonstration peut être fluide sur le papier et se révéler chaotique dans sa retranscription visuelle. L'alchimie entre…