Max Ernst (1891-1976) a produit un oeuvre éclectique, mêlant les techniques et les styles, ce qui accentue encore la complexité de sa démarche. La rétrospective que propose actuellement la Fondation Beyeler à Riehen, près de Bâle, cherche malheureusement à mettre de l'ordre dans cette production polymorphe dont la seule constante est la présence fantasmatique d'un oiseau sur presque chaque toile, cet alter ego, le « Loplop ». L'accrochage par technique privilégié par la fondation est aussi chronologique et a tendance à lisser l'étrangeté de son oeuvre. Montrant successivement ses collages, ses frottages, ses grattages, ses décalcomanies, ses oscillations, le parcours introduit une forme de rupture dans l'oeuvre alors même que l'emploi…