Changement de décor pour la garden party des Rouillac : organisée au château d’Artigny depuis 2015, elle s’est tenue les 8 et 9 juin dans l’orangerie du château de Villandry, propriété d’Henri Carvallo. Le duo de commissaires-priseurs Philippe (le père) et Aymeric (le fils) ont pu compter sur la révélation d’un rare marbre d’Auguste Rodin pour stimuler la curiosité des collectionneurs venus assister à cette 37e édition. Lot phare de l’adjudication, le Désespoir (1892-1893), conservé dans une propriété du Berry et proposé pour la dernière fois aux enchères en 1906, a été adjugé pour 860 000 euros (1 066 400 euros avec frais) à un jeune financier états-unien. Figure issue de la Porte de l’Enfer, cette petite sculpture de 28,5 cm, qui représente une femme assise tenant sa jambe repliée contre elle, trônait sur le piano d’une famille persuadée de détenir une copie. Plusieurs mois ont été nécessaires pour expertiser l’œuvre, dont l’authenticité a été confirmée en mai. Parmi les autres ventes, citons aussi une Petite Châtelaine (1892) en bronze de Camille Claudel, acquise pour 84 000 euros par une collectionneuse brésilienne, le fonds du photographe Jean-François Jonvelle, vendu 115 000 euros à un collectionneur via la plateforme Interencheres, ou encore trois bijoux « Papillon » signés René Lalique, partis pour 99 000 euros. Plusieurs institutions étaient présentes à l’événement, donnant lieu à des combats d’enchères : le Museum of Everything de Londres et le musée Roger-Quilliot de Clermont-Ferrand se sont affrontés pour la sculpture d’un Barbu Müller, cette étrange série conçue par Antoine Rabany, en pierre volcanique, provenant du château de Saint-Agoulin (Puy-de-Dôme). La mise a été remportée par l’institution britannique (47 000 euros), qui a toutefois promis des prêts croisés avec son homologue français. Une Maison des Illustres en cours de création à l’île Maurice a aussi acquis un Portrait du comte de Provence (pour 7 000 euros), tandis que le musée des Augustins à Toulouse a jeté son dévolu sur une toile préparatoire d’Henri Martin illustrant les bords de la Garonne (38 000 euros), liée à une fresque du Capitole peinte en 1906.
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