Le Quotidien de l'Art

L'image du jour

Maria Lassnig, briser les tabous

Maria Lassnig, briser les tabous

Après l’Américaine Judy Chicago en 2024, Luma présente une autre figure artistique féministe, l’Autrichienne Maria Lassnig (1919-2014). Ce Chapitre 5 des « Archives » d’Hans Ulrich Obrist, profondément lié à elle dès 1986, constitue sa première exposition en France depuis 1999. La formule-titre, « Vivre avec l’art empêche de se faner ! », figurait dans sa dernière lettre inachevée à Obrist, datée du 11 janvier 2014. Maria Lassnig a construit son œuvre autour de la « sensation du corps », cristallisant sur la toile des sensations intérieures plutôt que l’enveloppe corporelle, « une double vision d’elle qui la montre de toutes les manières possibles, rappelle Arthur Fouray, co-curateur, une pratique introspective de la peinture créatrice de formes inédites de compréhension de soi ». Ses aquarelles grecques des années 1980, « autoportraits féminins nus, brisant les tabous, repoussaient les limites du genre ». Vue comme une peintre autrichienne majeure, dans la lignée de Schiele et Kokoschka, elle admirait Van Gogh, son « dieu expressionniste ». Son film autobiographique, The Ballad of Maria Lassnig, révèle aussi une exploratrice de l’image animée.

Article issu de l'édition N°3067