« Si nos photos ne peuvent pas mettre fin à toute cette tragédie et à cette horreur, alors quelle est la valeur d'une photo ? », a déclaré Samar Abu Elouf sur X en apprenant qu’elle venait de recevoir le prestigieux World Press Photo de l’année pour cette image choisie parmi plus de 59 300 clichés soumis par 3 778 photographes de 141 pays. Née en 1983, cette Palestinienne autodidacte documente la vie dans la bande de Gaza –particulièrement celle des femmes – à partir des années 2010 jusqu’en décembre 2023, date à laquelle elle a dû s’exiler. Photojournaliste indépendante depuis une quinzaine d’années, elle a été plusieurs fois récompensée, notamment par la médaille d’or Robert Capa (2023) et Photo de l’année 2024 de l’UNICEF. Depuis 2021, Samar Abu Elouf travaille pour le New York Times (entre autres), qui a publié cette image poignante en novembre dernier. C’est à Doha où elle est réfugiée avec ses quatre enfants qu’elle a réalisé ce portrait de Mahmoud Ajjour, 9 ans, évacué de Gaza après une explosion qui lui a coûté les deux bras. Depuis son arrivée dans la capitale du Qatar où elle vit dans une résidence avec d’autres réfugiés palestiniens, Samar Abu Elouf recentre son travail sur les conséquences de la guerre. Cette photographie emblématique d’une enfance brisée offre un résumé saisissant de ce conflit particulièrement meurtrier pour les enfants.
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