Artistes, professionnels et observateurs du monde de l’art le concèdent : la scène française souffre d’un mal récurrent, et peine à acquérir une visibilité à l’international face à la superpuissance anglo-saxonne. Remédier à ce manque, telle est l’une des missions que s’est fixée l’ADIAF (l’association pour la diffusion internationale de l’art français, créée en 1994) qui confédère les collectionneurs français d’art contemporain, et se fait l’émissaire de la scène française à travers l’exposition des lauréats et des nommés du prix Duchamp qui fête ses 25 ans. « On ne peut pas se contenter d’exister dans l’Hexagone, souffle Claude Bonnin, président de l’ADIAF. On essaie aujourd’hui d’accélérer notre programme à l’étranger, notamment à travers les expositions que l’on organise avec l’Institut français [qui injecte 30 000 euros dans l’exposition, ndlr] ». Après le Japon et la Corée en 2011, puis la Chine de 2017 à 2019, assurant un ancrage en Orient, l’ADIAF essaime à l’Est depuis l’après-covid en ouvrant ses expositions à Bucarest (2023) et au musée Ludwig de Budapest.
Cap à l’Est pour les 25 ans du Prix Duchamp

© Photo Balazs Glodi.
Après Bucarest en 2023, la 25e exposition des lauréats et nommés du prix Duchamp affirme son ancrage à l’Est, avec pas moins de 18 artistes exposés au musée Ludwig de Budapest. La scène française s’y exporte avec un accent politique assumé, en écho aux turbulences de notre temps.