Le Quotidien de l'Art

L'habit au musée : de phénomène de mode à objet d'étude

L'habit au musée : de phénomène de mode à objet d'étude
L’exposition « Wax » au musée de l’Homme à Paris jusqu’au 7 septembre.
© MNHN - A.Iatzoura.

De nombreuses institutions muséales ont fait de l'habillement et de la mode de véritables objets d’étude, et de succès. Hissé en haut de l’affiche, le vestiaire devient « sérieux ». Ce qui en dit bien plus sur les musées actuels, que sur le vêtement lui-même.

En 2019, le Victoria & Albert Museum de Londres battait des records de fréquentation avec l’exposition « Christian Dior: Designer of Dreams » : 595 000 visiteurs sur huit mois d’exploitation, dont trois mois de prolongation. La manifestation s’était déjà distinguée à Paris de juillet 2017 à janvier 2018 avec une affluence encore supérieure (708 000 visiteurs), battant le record d’entrées au musée des Arts décoratifs. En 2022-2023, l’exposition « Kimono » au musée du quai Branly a accueilli 265 000 visiteurs. Des chiffres révélateurs de l’attractivité des expositions de mode. 

Si les Anglo-Saxons ont l’habitude de célébrer ainsi le tissu et de l’anoblir au musée – comme au Metropolitan Museum of Art de New York avec les expositions étonnantes du Costume Institute, dirigé par Andrew Bolton et supervisé par Anna Wintour –, les choses sont un peu plus complexes et paradoxales en France, où la mode n’est pas réellement considérée comme un art. Pour Florence Müller, commissaire de l’exposition Dolce & Gabbana « Du Cœur à la Main », présentée au Grand Palais jusqu'au 2 avril, « l’art est une forme d’expression artistique qui a un fonctionnement bien différent de celui de la mode ». Et même si l’un s’inspire de l’autre et vice versa, les enjeux ne sont pas les mêmes. Pour le dire plus clairement : parler d'argent et de commerce dans une institution muséale peut paraître vulgaire. « À ceux qui se demandent ce que la mode vient faire dans des musées, je répondrais que c’est une question très ancienne, observe Florence Müller. Et je préciserais que l’art est aussi un sujet mercantile, que nous avons tendance à occulter. Les artistes tendent à vivre de leur art, tout comme les créateurs de mode. Par ailleurs, les grandes galeries et les mécènes sont impliqués dans les expositions… Impossible de…

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