Le Quotidien de l'Art

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La Terreur à l’ordre du jour ?

La Terreur à l’ordre du jour ?

Avec « Paris 1793-1794. Une année révolutionnaire », le musée Carnavalet s’intéresse à la vie des Parisiennes et des Parisiens de l’An II, qui, selon le calendrier républicain adopté en 1793, s’étend du 22 septembre 1793 au 21 septembre 1794. Assignats et pièces, assiettes, papiers peints, instruments de mesure, etc. témoignent des profonds changements que connaît alors la société française : place faite aux femmes, citoyenneté accordée aux anciens esclaves, mise en circulation d’une nouvelle monnaie, adoption du système métrique… C’est aussi l’occasion de couper la tête à certains clichés tenaces. Ainsi, si une délégation de sans-culottes a bien demandé à la Convention de mettre la Terreur à l’ordre du jour, les députés s’y refusèrent. Il n’empêche, un gouvernement d’exception est instauré, qui s’emploie à réduire les oppositions réelles ou supposées. Les victimes du Tribunal révolutionnaire sont estimées à 17 000 personnes, dont 16 % d'entre elles exécutées dans la capitale. La guillotine – du nom de son promoteur, le docteur Guillotin – a tranché des têtes connues parmi lesquelles celles de Marie-Antoinette, de Danton... Comme l’illustre le tableau de Pierre-Antoine Demachy, la « machine à décapiter » était installée place de la Révolution (ancienne place Louis XV et actuelle place de la Concorde) et actionné par Charles-Henri Sanson, bourreau dont la carrière avait commencé en 1776, sous Louis XVI !

Article issu de l'édition N°2985