Ce sont de véritables cris d'orfraie qu'ont poussé en chœur les galeristes italiens en lisant le décret-loi 201, approuvé en conseil de ministres le 23 décembre et publié au Journal officiel le 27 décembre, portant sur des mesures urgentes en matière de culture. Il y est notamment stipulé une dotation de 4 millions d'euros pour faciliter l'ouverture de librairies par des jeunes de moins de 35 ans et une subvention de 800 000 euros pour fêter le 25e anniversaire de la Convention européenne sur le paysage, portée sur les fonts baptismaux à Florence en 2000. Mais alors que la directive européenne 2022/542, qui rebat les règles en matière de TVA sur les œuvres d’art, est entrée en vigueur au 1er janvier 2025, aucune mesure n'est mentionnée à ce sujet : l'exécutif italien n'a pas jugé bon de faire bénéficier ses acteurs d'un taux réduit. Alors que la France a opté pour un taux à 5,5 % et l'Allemagne pour 7 %, les marchands italiens devront se contenter d'une taxe bien plus onéreuse, à 22 %. Dans un communiqué commun publié le 7 février, les 74 galeries de l'association Italics (qui organise depuis 2021 la réunion annuelle « Panorama » dans une région différente, la dernière s'étant tenue en septembre dans le Piémont) ont fait part de leur « stupeur ». Ne mâchant pas ses mots, le texte accuse le gouvernement de « tourner le dos au marché de l'art italien et de se montrer indifférent à sa valeur économique et, encore plus grave, à sa valeur culturelle ». Selon les galeristes, le décret signe rien de moins que « la condamnation à mort » du marché et provoquera des « dommages incalculables » en termes de soutien aux artistes et de projection internationale de la scène italienne. « De nombreux acteurs de l'industrie culturelle sont déjà en train de cesser leur activité, ou, pour les rares qui le peuvent, de se délocaliser ». Les signataires demandent solennellement à l'exécutif de reconsidérer sa position.
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