Le Quotidien de l'Art

Réserves ouvertes : les musées à l'ère de la transparence

Réserves ouvertes : les musées à l'ère de la transparence
Les vitrines du Depot Boijmans Van Beuningen à Rotterdam.
Photo : Aad Hoogendoorn.

L'ouverture au public des réserves de musées est un phénomène mondial, en particulier en Europe. D'abord envisagées pour faciliter l'accès au patrimoine, les réserves ouvertes semblent progressivement s'inscrire dans une logique de transparence institutionnelle et de justification des pratiques muséales.

Visibles, visitables, dépôts d'exposition… Les termes ne manquent pas pour qualifier les initiatives portées par les musées afin de rendre leurs réserves plus accessibles. Rappelons-le : en moyenne, 80 à 90 % des collections muséales sont stockées dans des réserves qui ne sont traditionnellement pas ouvertes au public, rappelait en 2019 Juliette Raoul-Duval, alors présidente de l'ICOM France. Pourtant, les musées conservent des milliers d'objets, et un très grand nombre d'entre eux ne sont jamais exposés. Pionniers en la matière, plusieurs musées américains ont inventé un nouveau modèle dans les années 1970 afin de sortir un maximum d'œuvres du placard : le visible storage. Cinquante ans plus tard, la réserve ouverte est à la mode. Le terme renvoie aujourd'hui à une multiplicité de propositions : dépôts d'exposition, réserves accessibles lors de visites guidées ou encore sections de stockage visibles grâce à des baies vitrées.

Rendre une place

L'Artothèque, réserve mutualisée des musées de Mons, en Belgique, a été conçue pour « s'ouvrir vers l'extérieur, et non pas selon un concept de type coffre-fort », affirme Sophie Simon, conservatrice des collections de la ville de Mons. Parmi les 50 000 objets issus des collections municipales, l'Artothèque en présente 1 250 sur place, grâce à des dispositifs numériques. « Certaines collections historiques, comme les arts graphiques, les arts décoratifs ou l'ethnographie, n'avaient pas, au moment de l'ouverture de l'Artothèque, en 2015, trouvé clairement un musée de destination, explique Sophie Simon. Nous pouvons les exposer sur l'ensemble des sites, mais par rapport à la quantité d'œuvres que nous avons, elles sont tout à fait sous-représentées. L'objectif de l'Artothèque est de rendre une place à ces collections-là. »

La mise en valeur de pans de collections est l'un des principaux objectifs des réserves visibles. Une vision que partagent les équipes de la Kunsthalle de Mannheim, en Allemagne, qui présentent dans le Schaudepot (dépôt d'exposition) un aperçu des collections où se côtoient sur du mobilier de conservation des tableaux et sculptures des XIXe, XXe et XXIe siècles. L'intention : montrer le plus d'œuvres possible, d'artistes de…

Réserves ouvertes : les musées à l'ère de la transparence
Réserves ouvertes : les musées à l'ère de la transparence

Les abonnés ont accès à l'intégralité des articles du Quotidien de l'Art.

Découvrez toutes nos offres d'abonnements.

Je m'abonne

À lire aussi


Guillaume Goy à la tête du musée de la Poste
Article abonné

Édition N°2977 / 30 janvier 2025

6,5 millions

Le nombre de visiteurs au musée des Confluences en 10 ans

Par Françoise-Aline Blain


Emmanuel Macron dévoile un plan « Nouvelle Renaissance » pour le Louvre
Article abonné

Article issu de l'édition N°2978