Dans une note confidentielle, datée du 13 janvier et révélée ce 22 janvier par Le Parisien (également consultée par l'AFP), la présidente-directrice du Louvre Laurence des Cars fait part à la ministre de la Culture Rachida Dati de son inquiétude quant à l'état de conservation et aux conditions d'accueil du musée. Parmi ses nombreuses craintes : « la multiplication d'avaries dans des espaces parfois très dégradés », « l'obsolescence des équipements techniques », mais aussi « des espaces qui ne sont plus étanches quand d’autres connaissent d’inquiétantes variations de température, mettant en danger la conservation des œuvres ». À l'AFP, elle déclarait ce 23 janvier : « C'est mon devoir d'alerter en tant que présidente sur ces questions et je l'ai déjà fait à de nombreuses reprises » (notamment lors de son audition par la Commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale, en avril 2024). C'est en particulier l'aile Sully, à l'est du palais, qui serait la plus touchée : en novembre 2023, une exposition des dessins de Claude Gillot avait dû être relocalisée en raison d'une inondation dans la salle de l'Horloge. Laurence des Cars évoque par ailleurs la pyramide de Pei : inaugurée en 1988, elle serait « structurellement dépassée », ayant été conçue pour accueillir quatre millions de visiteurs par an, contre près de neuf millions l'an dernier. Elle dénonce également « l’insuffisance des services offerts au public » : « Visiter le Louvre constitue une épreuve physique : accéder aux œuvres prend du temps et n’est pas toujours chose aisée. Le visiteur ne dispose d’aucun espace lui permettant de faire une pause. L’offre alimentaire ou les sanitaires sont en volume insuffisant (et) la signalétique doit être entièrement repensée. » Aussi Laurence des Cars plaide-t-elle pour la mise en œuvre de « grands travaux ». Elle aborde également l'absence de médiation autour de la Joconde : « Le public afflue en nombre dans la salle des États sans que lui soit données les clefs de compréhension de l’œuvre et de l’artiste, interrogeant par là même la mission de service public du musée. » Contactés, le ministère de la Culture et le musée du Louvre n'ont pas donné suite.