La présidente-directrice du musée du Louvre, Laurence des Cars, a confirmé samedi au micro de France Inter, qu'une réflexion était en cours pour « améliorer les conditions d'exposition de La Joconde » et lui dédier potentiellement une salle entière. Vendu par Léonard de Vinci à François Ier en 1518, un an avant sa mort au Clos Lucé, le tableau le plus célèbre du monde attire 80 % des touristes du musée – environ 20 000 visiteurs par jour. Conservé au château de Versailles aux XVIIe et XVIIIe siècles, il est transféré au Louvre après la Révolution française, en 1797. Au début de la Troisième République, il est installé dans le Salon carré, où il reste un siècle. Depuis 1966, La Joconde occupe la salle des États, la plus grande du musée, où elle fait aujourd’hui face aux Noces de Cana, de Véronèse, aux côtés d’autres peintures vénitiennes. La salle a été réaménagée en 2005 pour lui donner une place encore plus centrale, derrière une vitre de protection et une rambarde de sécurité pour tenir à bonne distance la foule des amateurs ou des agresseurs (en 1956, elle est attaquée à l’acide puis, l’avant-dernier jour de l’année, un Bolivien lui jette une pierre). Déjà peu mobile (on se souvient de la croisière médiatique de 1963 aux États-Unis, où sa valeur d’assurance était supérieure à celle du paquebot qui la convoyait, le… France), elle ne l’a plus quittée qu’une fois, en 1974, pour son dernier voyage international, au Japon et en URSS. Bouger une dame aussi sédentaire sera donc un événement à portée planétaire. Mais la gestion du flux gigantesque de ses consommateurs restera un casse-tête insoluble...
Le chiffre du jour
