Los Angeles brûlait encore, ce 15 janvier, d'une série d'incendies que la ville n'avait jusque-là jamais connus, que s'éteignait à l'âge de 78 ans l'un de ses grands paysagistes, le cinéaste, peintre, musicien et photographe américain David Lynch, forcé d'évacuer. L'été dernier, ce gros fumeur avait révélé sur X souffrir d'emphysème pulmonaire, ajoutant sans regret : « J'ai beaucoup aimé fumer », puis « Je suis rempli de bonheur et je ne prendrai jamais ma retraite ».
Une évaporation proprement lynchienne, à quelques jours de la seconde investiture de Donald Trump, pour l'auteur de Twin Peaks, Fire Walk With Me (1992), film issu de sa série emblématique. Œuvre à part entière, Twin Peaks révolutionna à jamais le genre, en propulsant, au son pesant de la musique d'Angelo Badalamenti, « l'inquiétante étrangeté » héritée du symbolisme sur nos écrans de télévision. Réunissant des légions de fans et laissant de nombreux autres spectateurs perplexes, le cinéma de David Lynch était éminemment poétique, surréaliste, à l'image de ses aphorismes énigmatiques comme « Gardez l'œil sur le donut et non sur le trou », qui par son mélange de réalisme quotidien, de mystère et d'humour, résume parfaitement son…