En juin dernier, le Museo della civiltà romana a entrepris un réaménagement des collections de l’ancien Museo coloniale, inauguré en 1923 au Palazzo della Consulta, siège de l’ancien ministère des Colonies. Ce nouvel accrochage, intitulé « Museo della opacità » (Musée de l’opacité), propose une lecture critique et renouvelée de ses archives. Dans ce contexte, plusieurs photographies tirées du fonds d’archives de la Biblioteca nazionale centrale de Rome sont exposées. Elles documentent un événement largement méconnu : le Second Congrès des écrivains et artistes noirs, qui s’est tenu à Rome en 1959.
Cet été, l’artiste et cinéaste sénégalais Hamedine Kane clôturait sa résidence à la Villa Médicis par une rencontre centrée sur cet événement. Quelques mois plus tôt, en décembre 2023, la Villa La Pietra à Florence avait également abordé le congrès, dans une conversation entre la curatrice Mistura Allison et l’artiste Justin Randolph Thompson, cofondateur du Black History Month de Florence. Plus tôt encore, en avril 2023, la Villa Romana de Florence (dirigée par l’historienne de l’art Elena Agudio) avait organisé une rencontre intitulée « Reactivating the Second Congress of Black Writers and Artists » (événement inscrit dans le cadre de la résidence qu'y a effectué l’auteur de cet article, dédiée à l’étude scientifique de ce congrès, ndlr).
Ces initiatives récentes posent question : pourquoi cet intérêt soudain en Italie pour le Second Congrès des écrivains…