En Russie, le tableau est connu de tous : le peintre Ilya Répine y représente le tsar Ivan le Terrible tuant son fils dans un accès de rage. Achevée en 1885, la toile, qui montre sans détour le despotisme russe a suscité des réactions passionnées dès sa première exposition. En 1913, du vivant de Répine, le tableau est lacéré au couteau – l’artiste contribue à sa restauration. L’œuvre, depuis lors, est protégée par une vitre. Un siècle plus tard, en 2018, elle est une nouvelle fois vandalisée : l’auteur de la dégradation, un travailleur du bâtiment de Voronej, explique avoir agi contre un « mensonge » entachant la réputation du premier tsar russe. Vladimir Poutine lui-même met en doute ce meurtre – une « légende », selon lui, utilisée par l’Occident contre la Russie. Après plusieurs années de restauration, le tableau retrouve ce mardi 17 décembre la collection permanente de la galerie Tretiakov : une exposition en retrace la genèse, la réception tourmentée et les techniques utilisées pour lui offrir une troisième vie. Le musée précise qu’Ivan le Terrible sera désormais conservé dans une « capsule climatisée anti-vandalisme ».
« Ivan le Terrible et son fils Ivan. Le Retour », du 17 décembre 2024 au 2 novembre 2025, galerie Tretiakov, Moscou.