Le constat est sans appel. La hausse exorbitante des prix de transport et d’hébergement, la restriction des circulations dans Paris ou son interdiction pure et simple dans les quartiers les plus centraux – concentrant le plus grand nombre de musées – ont eu un effet dévastateur sur la fréquentation des sites culturels français. Comparativement à la même période l’an passé, le musée d’Orsay a vu son nombre de visiteurs chuter de 29 %, le musée du quai Branly - Jacques Chirac de 23 %, le musée de l’Orangerie de 31 %, la Conciergerie de 36 %, le musée d’Art moderne de Paris de 35 %, le Centre Pompidou de 28 % et le château de Versailles de 29 %. Nabila Kocheida, directrice études et marketing à l’Unimev, organisation qui a chiffré les retombées entre 2025 et 2034 entre 500 millions et 1,8 milliard d’euros, tempère : « À long terme, on peut imaginer des retombées économiques grâce à l’augmentation de la fréquentation touristique de Paris. Même si Paris est déjà la première destination touristique au monde, les JO de Londres ont eu un impact considérable sur sa fréquentation à long terme. On devrait voir dès 2025 le retour de touristes qui avaient reporté leur venue, ou que les Jeux ont incités à venir. »
Un impact de notoriété
« L’impact des JO a surtout été un impact de notoriété, se réjouit Agnès Benayer, directrice du développement des publics et des partenariats des musées de la Ville de Paris, dont 62 % des visiteurs venaient spécialement pour les Jeux. Outre les images qui ont fait le tour du monde, notamment lors du passage de la flamme dans trois de nos musées, la communication en amont avec des sportifs a permis de créer une vidéo qui a généré plus de 30 millions de vues. Pendant les Jeux, nous avons profité des 30 000 journalistes internationaux présents. » « C’est aussi la capacité de la France à organiser de grands événements sans fausse note qui a été mise en avant, estime Nabila Kocheida. Nos savoir-faire événementiels (gestion des flux, billetterie, digitalisation des services, design événementiel…) combinés à notre richesse culturelle auront un impact positif, notamment en matière de privatisation. » Le Petit Palais n’a pas attendu et, grâce aux Jeux, signait avec le groupe BPCE un mécénat de trois ans, assorti d’une privatisation des lieux pendant les compétitions. Mais au-delà du bilan comptable, c’est une trace culturelle que les Jeux laisseront. « L’événement nous a permis de tester de nouvelles choses pérennisées : un parcours art et sport dans certains de nos musées, de nouveaux projets avec les écoles, des cours de sport abordant le mouvement entre art, santé et sport, ou un pass pensé pour les touristes de courte durée. C’est tout le public captif du sport que les Jeux nous ont offert. »