Dans les années 1960, la société de consommation est « glorieuse » et une nouvelle iconographie fleurit dans les magazines, la BD, le cinéma, la télévision ou la publicité. Les artistes s'emparent de ces codes qu'ils détournent et qui nourrissent un nouveau langage pictural, qui donnera naissance à la Figuration narrative. Et si, contrairement aux Pop de l'autre côté de l'Atlantique, les Rancillac, Télémaque, Fromanger, Erró, Schlosser ou Arroyo développent un propos engagé politiquement, ils ne dépassent pas les clichés véhiculés autour de la femme qui demeure réifiée. Eulàlia Grau critique bien ici cette société patriarcale en détournant avec ironie des images commerciales - un des thèmes de cette exposition consacrée à ce mouvement défini par Gérald Gassiot-Talabot dès 1964. Sur les deux étages du musée de Pully (qui fête ses 75 ans), on aborde l'importance des différentes sources d'inspiration des artistes à travers une sélection très exigeante de 85 œuvres (dont les deux tiers n'ont pas encore été montrés) sur les 400 que compte la collection de la Fondation Gandur pour l'art dédiée à la Figuration narrative. Aux côtés des grandes signatures citées, on découvre des artistes moins en vue, telles qu'Émilienne Farny, Evelyne Axell, Kiki Kogelnik ou Chryssa Romanos, redonnant une place aux artistes femmes.
« Figuration narrative, un autre langage pop », jusqu'au 15 décembre, au musée d’Art de Pully (Suisse).
museedartdepully.ch