Le Quotidien de l'Art

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Signes de Noël

Signes de Noël

Parmi les abstraits français de l'après-guerre, Georges Noël (1924-2010) n'a pas la notoriété que pourraient lui valoir sa présence dans les plus grandes institutions (le Metropolitan Museum de New York, l'Albright-Knox de Buffalo, qui le collectionne très tôt, ou le musée d'Art moderne de Paris) et sa représentation par la Pace Gallery à la fin des années 1960. Après 14 ans aux États-Unis (de 1968 à 1982), l'ancien ingénieur en aéronautique (chez Turboméca) s'installe dans un grand atelier à la Bastille et continue son exploration de la matière et des formes, comme l'avait fait avant lui l'un de ses grands inspirateurs, Jean Dubuffet. D'où le choix de la galerie Christophe Gaillard de présenter en dialogue les texturologies de l'aîné (Jean Dubuffet, né en 1901, était de la génération précédente) avec les Palimpsestes ou les Cosmogonies du cadet, où l'œil voit tantôt un alphabet, tantôt une structure urbaine, tantôt une exploration de l'infiniment petit, tantôt une échappée vers le cosmos. À côté de la classique huile sur toile, Georges Noël a vite apprécié le mélange des matières – pâte de papier, mica, sable, papiers de soie, travaillés puis fixés par de l'acétate de polyvinyle. Son travail de réécriture des signes passe aussi, comme le montre l'exposition simultanée de la galerie Domènech à Barcelone, par l'incorporation de cultures visuelles fort éloignées, comme la calligraphie japonaise ou les quadrillages irréguliers des portes dogon...

Article issu de l'édition N°2923