Le Quotidien de l'Art

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Albert Kahn, côté jardin

Albert Kahn, côté jardin

Cette deuxième grande exposition présentée par le musée Albert-Kahn depuis sa réouverture, il y a deux ans, est consacrée aux deux jardins du mécène. Si celui de Cap Martin, dans le sud de la France, a disparu, celui de Boulogne fait partie intégrante du musée et est à explorer après la visite de l’exposition. Résultat d’une immersion dans les archives du banquier, celle-ci a été conçue par l’historienne Luce Lebart qui a sélectionné 200 autochromes du début du XXe siècle (premières images en couleur, éclairées en transparence) et films d’époque. S’ajoutent des fac-similés d’œuvres du XIXsiècle issues de la Société française de photographie – telle la nature morte au chapeau d’Hippolyte Bayard – et de films empruntés à la Cinémathèque française, comme le célèbre Arroseur et arrosé. Mais ce qui donne une saveur particulière à cette exposition articulée en sept chapitres, c’est l’intégration d’œuvres contemporaines placées en vis-à-vis, et, en fin de visite, une salle consacrée à des pièces inédites et récentes d’artistes venus en résidence au musée. Le parcours témoigne de la fascination d’Albert Kahn pour l’étude du vivant, au point que les clichés et les films qu’il fit réaliser dans ses deux jardins sont à l’origine de son projet des Archives de la planète, ayant pris la mesure du potentiel de ces deux jeunes techniques qu'étaient alors la photographie et le cinématographe. Il est également émouvant de savoir que les vues réalisées de son vivant ont permis de reconstituer le jardin de Boulogne des décennies plus tard.

albert-kahn.hauts-de-seine.fr

Article issu de l'édition N°2919