« Aucun homme n’est une île, un tout, complet en soi / Tout homme est un fragment du continent, une partie de l’ensemble... » Ces lignes du fameux poème « No Man is an Island » (1624) de John Donne, qui continuent à résonner après 400 ans de traversée, se prêteraient bien comme épigraphe du Lofoten International Art Festival (LIAF) 2024, qui se tient du 20 septembre au 20 octobre. Fondée en 1991, la biennale ancrée dans l'archipel arctique des Lofoten avait tôt fait de comprendre l'importance de la communication. « Ce n'est pas facile de faire venir le monde à nous. L'art est une façon d'y parvenir », sourit la curatrice, et nouvelle directrice du Bergen Kunsthall depuis octobre, Kjersti Solbakken. Avec ses 25 000 habitants et sa situation au nord du cercle polaire, l'archipel n'était pas exactement prédestiné à accueillir un festival d'art international au budget de 6 millions d'euros. Mais c'est le cas particulier des îles que d'avancer à leur rythme extra-ordinaire, qui offre souvent des surprises. Comme celle de la ligne Lofoten, la seconde ligne de radio au monde, inaugurée en 1906, à peine un an après l'invention de Guglielmo Marconi. « Cela a été une grande surprise de découvrir cette histoire, et j'espère que cela le sera aussi pour les habitants et les visiteurs », explique Kjersti Solbakken, qui s'est plongée dans les archives pour mettre en lumière ce chapitre un peu oublié de l'archipel, où aujourd'hui, la 5G ne manque pas plus qu'ailleurs. Sur une des…
Lofoten International Art Festival, l'art de communiquer à distance
La 18e édition de la plus vieille biennale de Scandinavie fait dialoguer voix artistiques d'un passé presque oublié, messages géopolitiques d'un présent inquiétant et technologies satellites d'un futur dystopique.