L’urgence écologique et la montée des eaux infusaient la dernière édition de la Biennale d’Anglet, ville régulièrement menacée par les inondations. Longtemps connue comme « La Littorale », la manifestation, active depuis 2005, se déleste du surnom, un changement qui augure un nouveau chapitre dans son histoire. « L’enjeu d’hier était de faire connaître Anglet via l’art contemporain : celui d’aujourd’hui est de faire comprendre comment Anglet s’ancre dans l’art contemporain, défend Didier Arnaudet. La ville est très étendue, mais parce qu’elle est coincée entre Biarritz et Bayonne, les gens la traversent plutôt que de l’explorer. Cette édition veut conserver cet ancrage historique de la biennale sur le territoire littoral, tout en se recentrant. » Le critique d’art et écrivain bordelais n’est pas un nouveau venu, puisqu’il a déjà curaté les éditions 2007, 2009, 2011 et 2013. Plutôt que de proposer une thématique unique, ce collaborateur de longue date de la revue Art Press défend un parcours en trois temps autour des scènes contemporaines européennes et nord-américaines, des années 1970 à aujourd'hui. Pour les incarner, trois lieux : la Barre, lieu-dit du nord d'Anglet où l’embouchure de l’Adour rencontre l'océan Atlantique, la villa Beatrix Enea, demeure cossue rénovée par la ville en 2017, et la galerie Pompidou, ouverte en 2023. Ces deux lieux, situés l'un en face de l'autre, forment le nouveau centre d'art de la ville, riche d'un fonds de 3 500 œuvres d'art moderne…
La Biennale d'Anglet élargit ses horizons
Si elle s'est fait connaître pour ses parcours d'œuvres en bord de mer, la Biennale d’Anglet se déploie pour la première fois en centre-ville. Cette 9e édition, portée par le critique d’art Didier Arnaudet, pose en filigrane un autre regard sur le littoral basque.