Qui n’a jamais rêvé de voler ? C’est possible, tout au long de l’année au hangar à dirigeables d’Écausseville. Cette cathédrale de béton construite durant la Première Guerre mondiale, Philippe Platel a décidé de l’investir pour la première fois dans le cadre du festival Normandie Impressionniste, dont il assume la direction. Et c’est l’artiste Flora Moscovici (née en 1985), connue pour habiller divers sites de sa lumineuse palette, qui a été invitée à peindre le sol de ce monument classé. Une œuvre à fouler, pas à pas, et/ou à surplomber, à bord d’un aéroplume, ballon gonflé à l’hélium et doté d’ailes. Première étape : se glisser, à plat ventre, dans un harnais. Et le moniteur de lester ou délester le dispositif d’une capacité de 90 kilos selon le poids de chaque passager. Pour s’élever ou avancer, il suffit de tendre les bras vers l’avant et de chasser l’air vers l’arrière, soit d’effectuer un mouvement de brasse aérienne. Un effort plus physique qu’il n’en a l’air ! À 20 mètres de haut, la contemplation prévaut. L’impression de flotter au-dessus d’une mer arc-en-ciel est grisante. D’ordinaire, les créations de Flora Moscovici sont vouées à s’estomper naturellement au fil des ans. En témoignent les teintes, autrefois vives mais aujourd’hui délavées, d’un élément architectural rehaussé en 2019, derrière la place du Bouffay, à Nantes. Ici, le temps n’aura pas le loisir de faire son effet. Au revoir Hopeless Sky (Ciel sans espoir) ! L’installation sera effacée, le 22 septembre, afin que le hangar retrouve toutes ses nuances de gris.
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