Vous avez été président du conseil d’administration du Palais de Tokyo pendant six ans. Comment résumeriez-vous cette période ?
J’ai eu la chance de travailler avec trois présidents très différents. Jean de Loisy aimait les grandes expositions attirant un large public et racontant des histoires. Le coût en était parfois élevé, comme celle consacrée à Tomás Saraceno, mais avec une très grande fréquentation au rendez-vous. Il nouait des partenariats intéressants (comme avec la Fondation Bettencourt Schueller) et savait mélanger les genres – passant de Parreno et sa dernière lettre de Marilyn Monroe à Alberola, qui fut une redécouverte pour moi. Emma Lavigne est restée assez peu de temps, mais a su attirer un auditoire varié avec des propositions spectaculaires incluant des performances (Anne Imhof) ou, au contraire, des projets plus singuliers avec des budgets limités, comme pour Kourtrajmé, qui a attiré un tout nouveau public, notamment des jeunes qui venaient pour la première fois au Palais. Enfin, Guillaume Désanges a jugé – c’était dans son projet, sélectionné par le conseil d’administration – que les grandes expositions monographiques n’étaient plus en phase avec l’esprit et l’engagement de frugalité dans laquelle il souhaitait se placer, et la programmation est devenue plus expérimentale, voire parfois plus radicale.
Pourquoi quittez-vous cette fonction et dans quel état est le Palais de Tokyo ?
Le mandat de président du conseil d’administration est de trois ans et le principe est qu’il n'est renouvelé qu’une fois. Je pars donc à l’issue de ces six ans. Cette fonction est multiple : il s’agit de proposer le renouvellement des membres du conseil, d’accompagner le président en charge de la…