L’histoire remonte à 2008 et à une vente chez Binoche & Giquello et Pierre Bergé & Associés. Le Mexique, par le biais d’une commission rogatoire délivrée par le juge d’instruction parisien, demandait la restitution de 77 pièces d’origine mexicaine. Celles-ci furent saisies par l’Office central de lutte contre le trafic de biens culturels (OCBC), avant d’être finalement restituées à leur propriétaire, car leur provenance ne présentait rien d’illégal. Cependant, cette affaire a gravement ralenti la mise en vente qui ne put avoir lieu que deux ans plus tard. La raison en est toujours la même : lutter contre le trafic illicite d’œuvres d’art issues de pillages de sites archéologiques et contre le blanchiment d’argent.
Cinq ans plus tard, en 2013, une autre vente, celle de la prestigieuse collection Barbier-Mueller, faisait la une des journaux. À son évocation, l’expert en art précolombien Jacques Blazy se rappelle la méfiance accrue des collectionneurs : « L’estimation de la vente était autour de 17 millions d’euros mais elle n’a plafonné qu’à 10 millions car tous les pays concernés d’Amérique latine se sont mobilisés et les acheteurs, privés mais aussi muséaux, ont pris peur. » Force est de constater que cet état de fait ne va pas en s’améliorant. En dix ans, les prix sur les pièces de moindre valeur n’ont cessé de baisser, tandis que les marchands d’art précolombiens s’amenuisent – ne…