Le Quotidien de l'Art

Acteurs de l'art

Relaxe pour les activistes écologistes ayant aspergé une toile de Monet

Relaxe pour les activistes écologistes ayant aspergé une toile de Monet
L’action de Riposte Alimentaire au musée des Beaux-Arts de Lyon en février 2024.
DR.

Ce 19 juin, les militants écologistes de Just Stop Oil ont dispersé de la poudre de peinture orange (qui disparaît à l'eau) sur le site plurimillénaire de Stonehenge. À quelques jours des élections générales en Grande-Bretagne, l'organisme « exige que le nouveau gouvernement britannique s’engage à travailler avec d’autres gouvernements pour un plan équitable visant à mettre fin à l’extraction et la combustion de pétrole, gaz et charbon d’ici 2030 ». Une sculpture de Charles Ray devant la Bourse de Commerce, la Vénus au miroir de Velázquez à la National Gallery de Londres, les Tournesols de Van Gogh à Amsterdam, La Jeune Fille à la perle de Vermeer au Mauritshuis de La Haye... Les œuvres d'art ciblées par des groupes militants écologistes ne se comptent plus. Le 10 février, Le Printemps de Claude Monet, toile du musée des Beaux-Arts de Lyon, était aspergé de soupe par deux activistes du collectif Riposte alimentaire, âgées de 20 et 23 ans. Les vidéos témoins les montrent scandant face au tableau éclaboussé : « Ce printemps sera le seul qui nous restera si nous ne réagissons pas. Que vont peindre nos futurs artistes ? » Bien que la toile sous vitre n'ait pas subi de dommage, le musée a déposé plainte et dénoncé un « acte de vandalisme ». À la suite de l'audience fin mai, le procureur a requis à l'encontre des deux jeunes femmes deux mois de prison avec sursis (la peine le plus souvent prononcée), pour avoir « volontairement dégradé le tableau de Claude Monet ». La défense a demandé la relaxe au nom de la liberté d'expression et les deux activistes ont soutenu leur droit à la résistance civile. Le 18 juin, le tribunal correctionnel de Lyon a annoncé leur acquittement, indiquant que « les éléments constitutifs de l'infraction ne sont pas établis ». « Cette décision est une très bonne nouvelle pour la liberté d'expression. Cette affaire avait beaucoup ému, ce n'était pas gagné », s'est réjouie l'avocate des activistes, Adeline Dubost. ​​​​Depuis janvier, Riposte alimentaire multiplie les actions : jet de soupe sur la vitre blindée de la Joconde, affichettes collées autour de La Liberté guidant le peuple de Delacroix (toutes deux au Louvre), poudre orange dans la Galerie des glaces du château de Versailles, et Coquelicots de Monet au musée d’Orsay couverts d'un poster adhésif montrant une version apocalyptique de la toile. 

Article issu de l'édition N°2855