Sur le site internet ou dans les pages d’un média, il n’est pas toujours évident de trouver la rubrique « culture » et encore moins, quand elle existe, la sous-catégorie « art » ou « expos », souvent supplantée par cinéma, musique ou littérature… « L’art, c’est la dernière roue du carrosse », nous confiait en 2017 Magali Faure de France 24. C’est ce que confirme sans le savoir une employée de France Télévisions. « Je ne comprends pas votre question, l’art se porte très bien à l’antenne. » Par art, notre interlocutrice entendait culture…
Un amalgame que reflète la genèse de Culturebox, rédaction web lancée en 2012. Six ans plus tard, elle rangeait ses articles dans l’onglet « culture » du site de la radio France Info et diffusait ses captations de spectacles vivants sur france.tv. En 2020, Culturebox est devenue une chaîne à proprement parler, avec un programme phare produit par france.tv studio, la société de production intégrée à France Télévisions. Maintenue alors qu’elle devait s’arrêter après la crise sanitaire, elle abrite désormais la quotidienne Culturebox, l’émission, dans laquelle Noëmie Roussel, responsable éditoriale numérique du groupe, intervient comme chroniqueuse « beaux-arts ».
Certes, il existe, sur le modèle d'Histoire ou de MTV, des chaînes privées totalement consacrées à l'art. Néanmoins, leur existence est sans cesse remise en question. Si Museum TV survit dans le « Pass divertissement » de Canal+, Ikono TV, lancée en 2013 sur le canal 150 du bouquet Free, n’est désormais disponible que sur internet. Par ailleurs, si l’intérêt des initiés n'est plus à prouver, c'est le grand public qui est le plus difficile à conquérir.
L’art de meubler
Sur les chaînes généralistes, l’art occupe une moindre place. Journaux télévisés et magazines (C à vous, Télématin, Bonjour !…) ne traitent pas tant de l’actualité des musées que du box-office, sous prétexte que l'art n’est paradoxalement pas photogénique. « Montrer des tableaux ou des œuvres immobiles est contraire à l’essence de la télévision, avide de rythme, de mouvement », affirmait Jonathan Curiel, du temps où il dirigeait Paris Première. Pourquoi ne pas opter pour le format de l’interview, comme Léa Salamé face à Emmanuel Perrotin, dans Quelle époque ! ? En deux saisons, c’est toutefois la seule personnalité du monde de l’art à avoir participé au talk-show du samedi soir. Quant à Ambre Chalumeau, chroniqueuse dans Quotidien, elle a le mérite de recommander des expositions plus régulièrement que ses confrères.
L’art se fait rare en prime time. Depuis la création de…