Dans un contexte de course à la fréquentation et de surmédiatisation des blockbusters – comme le montre le succès des expositions récentes à Orsay (Van Gogh) ou à la Fondation Louis Vuitton (Rothko) –, la valorisation du fonds des institutions devient un problème crucial. « À mon arrivée, en septembre 2022, à la tête des musées des Arts décoratifs, ma première interrogation a été de connaître l’étendue des collections, explique Christine Macel. J’avais en tête le chiffre de 800 000 pièces. Après vérification, il s’est avéré que nous étions plus près de 1,4 ou 1,5 million. La richesse du musée, qui raconte dans sa diversité un art de vivre, est mal connue. » Ce véritable trésor comprend aussi bien des émaux de la Renaissance que l’appartement de Jeanne Lanvin, et des pans que l’on suspecte moins. « Nous avons des photographies, des dessins, des échantillons de papier peint, près de 15 000 jouets et 120 000 œuvres dans nos collections de mode. » Ce qui pose de vraies questions de cohérence : alors que la rétrospective Christian Dior avait battu tous les records en 2017 (plus de 700 000 entrées) et que la mode attire toujours davantage les foules (le succès actuel de l’exposition Iris van Herpen le confirme – 1 700 entrées par jour et une fréquentation de plus de 370 000 visiteurs à la fermeture,…
Musée des Arts décoratifs : nouvelle politique, nouvelles équipes
Alors que les bons chiffres d’Iris van Herpen confirment la toute-puissance des expositions temporaires, le musée dirigé depuis un an et demi par Christine Macel entend innover dans la valorisation de son fonds, tout en renouvelant la direction de ses départements.