La bibliothèque Inguimbertine renaît

Les chiffres égrenés par Jean-Yves Baudouy, directeur adjoint de l’Inguimbertine, ont de quoi donner le tournis : une colossale collection rassemblant, entre autres, 77 000 ouvrages, 28 000 dessins, 21 000 photographies et 6 000 estampes, un bâtiment du XVIII^ᵉ siècle de 10 000 m^², 940 peintures et sculptures exposées sur deux niveaux, un chantier de réhabilitation chiffré à 37 millions d’euros… « Tout cela pour une ville de 31 5000 habitants ! », aime-t-il à rappeler. Car pour ses concepteurs, la nouvelle Inguimbertine est avant-tout un projet municipal, pensé pour ses administrés : si l’État a contribué à hauteur de 10 millions d’euros, la Région PACA pour 4 millions, la ville a dû mettre la main à la poche et diviser le chantier en deux temps : après l’élaboration du projet scientifique par Jean-François Delmas en 2009 – parti diriger le château de Compiègne en 2019 – une première phase de travaux, dévolue à la partie bibliothèque en rez-de-chaussée de l’Hôtel-Dieu a pris place de 2014 à 2017. La seconde phase, engagée entre 2018 et le début d'année 2024, a porté sur l’aménagement des salles des collections, au premier étage. À la manœuvre, l'agence d'architecture parisienne Ateliers Novembre, sous la direction de l'architecte des monuments historiques Didier Repellin. Le maire de Carpentras, Serge Andrieu (DVG), défend l’Inguimbertine en temple de la démocratisation culturelle, accessible et tourné vers la jeunesse, qui s’est emparée des lieux depuis 2017, année d’ouverture de la bibliothèque : dès midi, à l’heure d’ouverture, on peut croiser nombre d’adolescents aller dans la cour d’honneur en route vers les lumineuses salles. La littérature jeunesse, les catalogues d'expositions et la presse sportive sont entreposés sous des portraits, des paysages de campagne ou à côté…