Alors que l'institution s’apprête à fermer ses portes pour des travaux majeurs de 2025 à 2030, les magistrats de la Cour des comptes, dans un rapport rendu public hier, intitulé La gestion du Centre national d'art et de culture Georges Pompidou, identifient de nombreuses failles. 168,7 millions d'euros manquent encore à l’appel sur l'ambitieux volet culturel pour lancer les marchés et respecter le calendrier imparti. L’agacement des magistrats est d’autant plus grand qu’ils rappellent que « le financement du volet technique est entièrement pris en charge par l’État en dépit d’une hausse continue de l’enveloppe financière prévisionnelle (estimée par la Cour à 358 millions d'euros) ». Pis, le coût de construction des réserves à Massy, lancées en 2018 et qui doivent voir le jour à l’horizon 2025, a quintuplé. De 59,6 millions d’euros annoncés en 2019, le projet est aujourd’hui estimé à 254 millions d’euros. Ces dérapages nourrissent la conclusion des magistrats selon laquelle le « modèle économique [du musée] est difficilement soutenable ». Malgré un satisfecit à l’égard de son développement stratégique, notamment lié à son « offre complète de prestations de conseil et de formation » à l’étranger, les magistrats restent sur leur faim quant à la formalisation d’une stratégie de partenariats internationaux. Non sans surprise, ils plaident pour une course aux ressources propres et s’étonnent que l’établissement pourtant public et national « dépend[e] des financements de l’État pour supporter ses charges de structure (...) et ses investissements ». Sont alors désapprouvés les « retards » en matière de développement de la fréquentation ou du mécénat, mais aussi en matière de gestion des ressources humaines, de contrôle interne, ou encore sur le chantier des collections. Soucieuse des deniers publics, la Cour l’est encore plus de la gouvernance de l’institution, à qui elle recommande un meilleur dialogue avec le ministère de la Culture notamment via le renouvellement du dernier contrat d’objectifs et de performance arrivé à échéance... en 2020.
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