L'ouverture, à partir de 10 heures, s'est faite sous un soleil de plus en plus radieux avant qu’un orage brutal douche les visiteurs. Comme une image du dérèglement climatique… C'est une édition qui peut s'enorgueillir de plusieurs premières : des guerres sur différents continents, qui nous ramènent aux années sombres du siècle précédent ; un nouveau président dont la coloration politique suscite quelques inquiétudes – Pietrangelo Buttafuoco (littéralement « Boutefeu ») se rattache à l’extrême droite mais est aussi, par ce qui semble être intrinsèquement contradictoire en Italie, musulman par conversion ; et un directeur artistique venu pour la première fois d’Amérique latine, le Brésilien Adriano Pedrosa. Le cocktail est rendu encore plus corsé par une thématique brûlante, « Foreigners Everywhere » (« Étrangers partout »), qui autorise à première vue plusieurs clés de lecture…
Tous étrangers ?
L’ambition du commissaire est plutôt, on l’aura deviné, de militer contre le racisme et la xénophobie en reprenant pour bannière une phrase du collectif Claire Fontaine, déclinée depuis 20 ans sous forme de néons en plus de 50 langues. Rude mission même si, comme le rappelle Pedrosa dans son « Statement », Venise est le…