Surprise jeudi 25 avril lors du dîner d'état donné à Pékin pour la visite de François Hollande en Chine : le président du groupe PPR, François-Henri Pinault, y a annoncé qu'il allait restituer au pays deux bronzes chinois, une tête de rat et une de lapin d'époque Qianlong (1736-1795). Ces deux pièces proviennent du sac du Palais d'été de Pékin en 1860 par les troupes franco-anglaises. Elles figuraient dans la vente historique de la collection Yves Saint Laurent-Pierre Bergé chez Christie's en février 2009, où elles avaient atteint chacune 14 millions d'euros. Mais l'enchérisseur chinois Cai Mingchao, agissant pour le gouvernement de Pékin, avait finalement refusé de s'acquitter de ces sommes, et les têtes étaient restées dans la collection de Pierre Bergé. Lors de notre entretien avec ce dernier (lire Le Quotidien de l'Art du 12 avril 2013), il nous avait confirmé avoir cédé ces pièces de gré à gré. Leur acquéreur est donc la famille Pinault (propriétaire de la maison de ventes aux enchères Christie's). Ce coup de maître du président de PPR, groupe de luxe très implanté en Chine, met fin à l'importante polémique qui avait accompagné la vente de ces bronzes aux enchères, l'empire du Milieu réclamant la restitution de ces pièces. Il est probable qu'elles rejoignent cinq autres têtes de même origine, rachetées aux enchères par de richissimes chinois ces dernières années pour qu'elles retournent à Pékin.