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Biennale de Venise : le Vatican exposera dans une prison pour femmes

Biennale de Venise : le Vatican exposera dans une prison pour femmes
La prison pour femmes sur l’île de la Giudecca à Venise.
Alex Ramsay / Alamy / Hemis.

C'est dans un établissement pénitentiaire occupé par 80 détenues que le Vatican présentera cette année une exposition à l'occasion de la biennale de Venise. Intitulée « Con i miei occhi » (« De mes propres yeux ») et organisée par Chiara Parisi, directrice du Centre Pompidou-Metz, et Bruno Racine, ancien président notamment du Centre Pompidou et de la BnF, elle inclut les artistes Corita Kent, Claire Fontaine, Bintou Dembélé, Simone Fattal et Claire Tabouret. Mais aussi l'artiste italien Maurizio Cattelan, auteur en 1999 de la fameuse sculpture La Nona Ora, représentant le pape Jean-Paul II écrasé par une météorite, cramponné à sa férule. Une œuvre qui avait alors déplu à une partie de la communauté catholique. Peu rancunier, l'État pontifical affirme, dans un communiqué du cardinal José Tolentino de Mendonça, préfet du dicastère pour la culture et l'éducation : « Parfois, des questions que l’on peut juger à première vue radicales sont des moyens de reconstruire la vision du sacré. » Si le choix de l'artiste peut surprendre, celui du lieu, un ancien couvent attenant à la Chiesa della Croce sur l'île de la Giudecca, ne l'est pas moins. Ses occupantes participent à l'exposition : certaines y seront guides, d'autres ont tourné dans un film du duo Zoe Saldaña et Marco Perego, ou contribué à certaines œuvres par des poèmes ou des photographies. Actives, les détenues de la Giudecca confectionnent chaque année les costumes du carnaval, ou encore entretiennent un potager dont elles vendent la moisson chaque semaine.

Article issu de l'édition N°2789