Le Quotidien de l'Art

ARCO veut jouer un rôle plus prospectif

ARCO veut jouer un rôle plus prospectif
La reine Letitia et le roi Felipe en compagnie de la directrice de la foire Maribel López.
© Ifema.

La grand-messe madrilène s’est tenue plus tard que d’habitude, du 6 au 10 mars. Les records de vente n’y sont pas à l’ordre du jour, éclipsés par une abondance de récompenses, accessits et acquisitions valorisant des artistes jeunes ou oubliés.

Elle a fait son effet… Peut-être moins qu’à l’édition 1983 d’ARCO, où elle provoqua le scandale sur le stand de la galerie Seiquer, mais tout de même… La sculpture Manuel, due à Rodrigo (né à Tanger en 1950), montre un homme nu enlacé par un autre, dans une fusion électrique des corps. Une ode à l’homosexualité qui, dans une Espagne à peine sortie du franquisme et de ses préceptes moraux rigoristes, était particulièrement sulfureuse. José de la Mano l’a retrouvée et mise en bonne place sur son stand. « Elle avait été achetée par un collectionneur américain. Lorsqu’il est mort du sida à la fin des années 1980, son compagnon l’a rendue à l’artiste, sachant combien celui-ci y était attaché. Depuis, Rodrigo l’a toujours gardée au pied de son lit et accepte de la montrer pour la première fois au grand public. »

Chez le peluquero de Valence

C’est le clou d’un stand parfaitement curaté, centré sur une thématique audacieuse : l’art homosexuel pendant la transition démocratique – une pratique d’abord à moitié clandestine qui n’allait s’épanouir que plus tard, pendant la Movida, notamment dans les bars du quartier madrilène de Chueca. « Sous Franco, si un enfant montrait des tendances homosexuelles, il n’était pas rare qu’on le "soigne" avec des électrochocs. C’est ce qui est arrivé à Julujama, un autre des artistes que nous montrons. » Né en 1952, Julujama pourrait être encore actif, mais sa carrière ne s’est étendue que sur la décennie 1970… À côté de Costus, Carlos Forns Bada (dont la mairie de Madrid a acquis trois œuvres pour quelque 40 000 euros) et Roberto González Fernández, qui…

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Article issu de l'édition N°2787