Si David a vaincu le géant Goliath avec une simple fronde, celui de Michel-Ange (1475-1564) se bat aujourd'hui contre de la poussière, des toiles d'araignées et des particules en suspension dans l'air. Elles menacent de le recouvrir d'une mince couche qui ternit l'éclat du marbre de Carrare (sculpté entre 1501 et 1504) et d'être le terreau de moisissures et autres bactéries agressives. Contre cela, il bénéficie des soins d'une restauratrice attitrée, Eleonora Pucci qui, tous les deux mois, prend soin de lui. La dernière intervention date du lundi 19 février, jour de fermeture de la galerie de l'Accademia à Florence où il est conservé depuis 1873. Armée de pinceaux en poils synthétiques et d'un aspirateur accroché sur son dos, la jeune femme se lance dans l'opération avec minutie et gestes lents en partant du haut du colosse, installée sur un échafaudage de 6 mètres de haut (la scupture en mesure 5 et pèse 12 tonnes). Elle insiste dans les creux de la chevelure creusés au trépan tandis qu'elle utilise un tissu doux pour les surfaces lisses. « C'est un travail très délicat, qui demande beaucoup de concentration et une inspection minutieuse, centimètre par centimètre, afin de contrôler l'état de conservation de l'œuvre, qui est d'ailleurs très bon », rapporte la directrice Cecilie Hollberg. Par la politique d'ouverture aux publics italiens et internationaux et sa programmation, cette dernière, en poste depuis 2015 (mais chahutée récemment pour avoir dit que Florence s'était livrée comme une prostituée au tourisme), a permis au musée de franchir le cap des 2 millions de visiteurs en 2023, un record et une augmentation de 42% depuis 2015. Si 2023 a marqué les 150 ans de l'installation du David dans le musée, cela a également été l'occasion d'accueillir Hope Carrasquilla. Cette directrice d'une école à Tallahassee en Floride a été licenciée en mars après avoir montré le David à ses élèves : l'emblème de Florence a été jugé comme image pornographique par certains parents...
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