L'annonce des 10 milliards d'économies à réaliser sur le budget de l'État a circulé quelques jours avant que le décret 2024-124 paraisse au Journal officiel du 22 février et en donne un décompte à l'euro près. Le ministère de la Culture est concerné à hauteur de 2% du total. Sur ces 204 346 822 € de coupes (aussi bien en autorisations d'engagement qu'en crédits de paiement), 95 961 028 € concernent la création, 99 540 106 € le patrimoine et 8 845 688 € le soutien aux politiques du ministère de la Culture. Il faut y ajouter 3 263 905 € de diminution de masse salariale au ministère. Pour ce qui est du patrimoine, pourtant présenté comme une grande cause, cela gomme totalement l'augmentation des crédits de paiement inscrite au budget 2024 (+90,6 millions €). On imagine que les arbitrages et les tractations pour aboutir à ce chiffre rond de 10 milliards € ont été compliquées. La Culture est moins touchée en valeur absolue que d'autres ministères comme celui de l'Écologie, frappé de plein fouet (2,2 milliards €), ceux du Travail (1,1 milliard €) ou de l'Enseignement supérieur et de la recherche (904 247 682 €). Elle est placée dans le même registre que les dotations pour l'Immigration, l'asile et l'intégration (174 689 889 €) ou pour le Sport, la jeunesse et la vie associative (180 001 117 €). Il faut cependant y ajouter une coupe significative dans l'Action extérieure de l'État : 28 044 586 € sont retirés à la Diplomatie culturelle et d'influence, dépendant en bonne partie du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, et qui comprend notamment l'action de l'Institut français, de l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger et Campus France. Cela ampute de près de moitié l'augmentation historique de 62,2 millions € prévue au budget 2024.
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