« Si à chaque fois que vous venez au Sénat, vous annoncez un supplément de 300 millions d’euros, nous vous réinviterons très prochainement. » Face à Rachida Dati, ministre de la Culture, Laurent Lafon, président de la commission culture du Sénat, ne cache pas sa satisfaction après le dépôt le 5 novembre par le gouvernement d’un amendement de 200 millions d’euros (en crédits de paiement, soit disponibles à décaisser en 2025, et 300 millions d’euros en autorisation d’engagement) à ajouter aux crédits de la mission Culture du projet de loi de finances 2025. Si le fléchage détaillé de cette somme n’est pas encore établi, la ministre précise qu’il bénéficiera au patrimoine car « un pays qui ne se préoccupe pas de son patrimoine est un pays qui ne s’occupe pas de son avenir », professe-t-elle devant les sénateurs. Si l’amendement est adopté par les parlementaires, 55 millions d’euros iront aux monuments historiques, en particulier ceux en milieu rural, 23 millions d’euros bénéficieront aux musées dans les territoires, dont 8 millions d’euros pour les plus petits. Le reste sera partagé entre les centres de conservation et d’étude archéologiques, et les besoins impérieux de grands établissements comme Versailles, Fontainebleau, Chambord, le Mobilier national ou le palais de la Porte Dorée qui avaient été négligés dans le projet de loi de finances pour pouvoir financer les grands travaux du Centre Pompidou. Cet amendement visera aussi à soutenir les filières des savoir-faire d’exception adapté à la restauration des monuments.
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