Aux ateliers de la fondation Montresso, à la galerie Comptoir des Mines, au musée Saint-Laurent, à l’Institut français, à l’espace Melhoun, dans les studios d’artistes… tous s’affairent à finaliser les œuvres ou superviser les accrochages, à quelques jours de l’ouverture de la foire 1-54 à Marrakech (du 8 au 11 février). Pourtant, le 8 septembre dernier, c’est tout un écosystème culturel et artistique qui a été secoué par un important séisme, dont l’épicentre était non loin de là, dans la province d’El Haouz. La catastrophe naturelle a touché les artistes et institutions culturelles, qui ont dû reporter leurs événements au profit d’actions de solidarité (donations, ventes aux enchères, levées de fonds, mise à disposition de logements ou soutien sur place), rejoignant le grand élan de générosité nationale.
Le jour où la terre a tremblé, l’artiste M'barek Bouhchichi faisait une escale à Casablanca après deux mois au Brésil, et sa participation à la biennale de São Paulo. Rentré chez lui à Tahanaout, un village à mi-chemin entre Marrakech et l’épicentre, il minimise : « Il y a quelques fissures dans ma maison, mais c’est mon atelier qui a vraiment été endommagé. Des murs sont tombés. Cela devenait dangereux d’y travailler, mais ce n’est rien à côté de ce qui s’est passé dans la montagne ». Selon M'barek Bouhchichi, le séisme a permis de mettre en lumière une population et une zone rurale jusque-là…