Il était 23h11 (heure locale), le vendredi 8 septembre dernier, lorsque la terre a tremblé. Une secousse de magnitude 6,8 sur l’échelle de Richter qui a suscité de vives scènes de panique dans plusieurs villes marocaines, forçant de nombreux habitants à passer la nuit dehors, dans l’attente (et la crainte) d’une nouvelle réplique dévastatrice. Si l’épicentre a rapidement été localisé dans la province d’Al Haouz, au pied de la chaîne montagneuse du Haut-Atlas, l’onde de choc s’est quant à elle fait ressentir à travers tout le royaume chérifien.
Pour le moment, le bilan provisoire fait état de près de 3 000 morts et du double de personnes blessées. Dans la région d’Al Haouz, de nombreux villages berbères, souvent construits en terre selon une technique ancestrale, ont été partiellement ou intégralement détruits, et avec eux, certains joyaux du patrimoine marocain, largement endommagés. Parmi eux, la mosquée de Tinmel, édifiée au XIIe siècle sous le règne des Almohades et classée au patrimoine mondial de l’Unesco. L’édifice, véritable archétype du style andalou, était en cours de rénovation depuis un an et devait rouvrir ses portes au public dans six mois, accompagné d’un musée flambant neuf. Malheureusement, la mosquée millénaire n’a pas su résister au choc et s’est effondrée, emportant avec elle la moitié des ouvriers qui œuvraient à sa réhabilitation. Un peu plus loin, dans le village voisin…