Comment mieux exprimer le goût français pour Bruxelles - en dehors du nombre d'étudiants à l'école d'art de la Cambre ou du nombre de résidents dans certains quartiers comme Ixelles et Uccle ? À la BRAFA, foire vénérable mais toujours dans le vent, qui tient sa 69e édition à Brussels Expo, elles sont 39 galeries sur 132 à provenir de l'Hexagone. Certaines sont assidues (comme Univers du Bronze, Bérès, Mathias Ary Jan, Hioco ou A & R Fleury, qui en est à sa 16e participation), d'autres reviennent après une absence (Kevorkian, Flak, Baulme Fine Arts ou Sophie Scheidecker). D'autres, enfin, sont de véritables débutantes, au nombre de 7 : Christophe Gaillard ; Hadjer, spécialisée en tapisserie ancienne et moderne ; Kaléidoscope ; Marc Maison (qui montre un décor inédit de Victor Horta) ; Stéphane Renard ; Segoura, riche d'une expérience de quatre générations ; Tobogan. Elle viennent pour des raisons variées. Pour Christophe Gaillard, c'est un choix naturel après l'ouverture récente d'un espace, en face de Kanal, le futur Centre Pompidou bruxellois, censé ouvrir en 2025. Son stand présente notamment de grands tableaux d'Ursula, à qui la galerie vient de consacrer une exposition (et qui a également été mise à l'honneur au musée Ludwig de Cologne en 2023). Pour Kaléidoscope, qui vient de s'ancrer à Paris, rue de Seine après une longue période de pop-ups, c'est le moyen de débuter une projection internationale. « La galerie s'emploie à remettre en lumière les avant-gardes figuratives de la scène parisienne des années 1960-1970, explique Marie Deniau, sa directrice. Participer à une première foire à l'étranger permet de commencer à raconter cette page de l'histoire de l'art à de nouveaux publics. » Pourquoi la BRAFA ? Et matière d'histoire de l'art, c'est une « foire de référence ». Et l'on sait depuis longtemps que la Belgique offre un riche terreau d'acheteurs d'art. « Je pressentais que les collectionneurs belges seraient sensibles tant à la facette expressionniste de la Nouvelle Figuration qu'à son versant pop. Ce qui s'est confirmé dès ma première transaction avec la vente du magnifique Portrait cousu de Jacques Grinberg (1969). »
BRAFA, à Brussels Expo, jusqu'au 4 février 2024.
brafa.art